La crise sanitaire actuelle a remis l’alimentation et le « circuit court » au cœur des enjeux de société. Dans ce contexte, elle a suscité un nouvel engouement des citoyens pour les jardins associatifs et d'agriculture urbaine. Le Plan de relance pour la refondation économique, sociale et écologique du pays entend entretenir cette dynamique. 17 millions € du volet « agriculture » de ce Plan sont ainsi dédiés au soutien de jardins partagés et collectifs.

Les « jardins » ont ainsi de beaux jours devant eux. Hier « jardins ouvriers », aujourd’hui « jardins collectifs », ils partagent plus de 100 ans d’histoire avec la Caisse d’Epargne. Retour sur cette histoire en partage...

 

Les jardins ouvriers sont nés avec la Révolution industrielle, dans le Nord de l'Europe. Appelés "champ des pauvres " ou " clos des pauvres ", ils apportaient aux ouvriers un complément de ressources, ainsi qu'un loisir sain et un élément de structuration de la famille. Leur fonction avait ainsi une dimension autant sociale qu’alimentaire. En 1906, la loi Strauss autorisait les Caisses d’Epargne à soutenir les jardins ouvriers. De nombreuses Caisses d’Epargne profitaient de cette liberté pour participer, souvent en lien avec les municipalités, à l’ouverture et à l’essor de ces jardins dans leur commune.

 

C’est ainsi qu’à partir de 1922, la Caisse d’Epargne nîmoise finance la création des jardins des logements sociaux, formant ainsi la Cité-jardin de Nîmes. Pour inciter les habitants à entretenir leur parcelle, elle y organise même chaque année des concours horticoles. Si la Cité jardin est revendue à la SNCF en 1943, elle continuera, jusqu’en 1981, à apporter son aide à la Société des jardins ouvriers de la ville. A Carcassonne, de 1937 à 1946, la Caisse d’Epargne acquiert, quant à elle, plus de 150 terrains mis à disposition des ouvriers.

Après avoir connu un intérêt croissant au cours de la première moitié du XXe siècle, l’usage des jardins ouvriers semblait condamné par de nouveaux modes de consommation et de loisirs, et par la pression foncière exercée en milieu urbain au cours des Trente Glorieuses. Nombre de jardins furent alors fermés et les terrains vendus.

Les difficultés économiques récentes et les aspirations citoyennes d’aujourd’hui ont redonné jouvence aux jardins « collectifs » et « partagés ». Ils ont de nos jours acquis une importance et une légitimité nouvelle. Ils sont des lieux pluriels, cumulant parfois différentes fonctions : alimentaire, économique, sociale, environnementale. Espace de convivialité entre habitants, ou lieu de réinsertion professionnelle par le maraichage (jardins d’insertion tels les jardins de Cocagne ou les jardins de la solidarité), ces sites sont devenus un enjeu de politique urbaine responsable et apportent une réponse aux défis du développement durable et à l’environnement (souci du circuit court, culture biologique, permaculture, etc.).

 

 

Aujourd’hui, comme elle le fit hier, la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon apporte son appui à la vie de ces « jardins », lesquels continuent d’être, sous de nouvelles formes et appellations, des instruments de lutte contre les exclusions et des outils pour un développement équilibré et durable des territoires. En quelques 20 ans, elle a ainsi soutenu sur son territoire plus d’une vingtaine de structures.